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Nous rentrons à Brest à la fin de l’après-midi. La ville a des couleurs splendides sous le soleil qui décline. Dîner dans le train toujours garé sur le quai de l’Arsenal. Coucher dans le train.


Vendredi 16 août.

Le bruit du port me réveille de très bonne heure après une nuit de sommeil tranquille.

Nous consacrons la matinée à la visite du port de commerce et à celle de l’Arsenal. Le commandant du port de commerce est le capitaine de vaisseau Carré (celui du Condé), aujourd’hui retraité. Il me montre les agrandissements commencés par les Américains, qui plantent des pilotis pour développer les quais et qui projettent encore d’autres améliorations. Puis, visite à bord d’un aviso et d’un destroyer américains. L’aviso est aménagé en un certain nombre d’ateliers, menuiserie, forges, etc., que l’amiral Wilson me fait visiter. À l’Arsenal, j’examine successivement tous les ateliers du travail, ainsi que la coopérative de consommation fondée par les ouvriers : belles grandes salles à manger. Je laisse mille francs à la coopérative, cinq cents francs à l’hôpital et mille francs aux pauvres de la ville.

Nous revenons déjeuner dans le train. J’ai invité l’amiral Wilson, le général Harries et le général Cuningham. J’ai également invité le bâtonnier Du Buit qui insiste pour que, en allant l’après-midi au front de mer, je m’arrête à Kerango, sa propriété. Pour lui donner cette satisfaction, j’avance un peu notre départ.

À une heure et demie, cortège d’autos, la mienne découverte. Mme Du Buit nous précède dans sa voiture pilote. Kerango est une propriété enchanteresse, toute plantée, fleurie et parfumée d’essences méridionales, pins, mimosas, palmiers, etc. Terrasse sur le Goulet. Vue splendide.