Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 10, 1933.djvu/323

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Toute la famille Du Buit est là, ravie de me voir un instant. Les enfants m’offrent un bouquet. Nous repartons, hélas ! au bout d’un quart d’heure.

À Toulbrok, je suis reçu par l’amiral Grandclément, qui commande le front de mer. Il me montre les observatoires et les batteries : il me conduit ensuite à la pointe de Saint-Mathieu, où le grand phare blanc, tout peint en neuf, domine les ruines de la vieille abbaye. À une faible distance, on installe une nouvelle batterie de 14. Des fillettes m’apportent de nombreux bouquets.

Mais déjà nous remontons en auto pour revenir, non loin de Brest, à un camp américain. C’est là que les soldats débarqués attendent pendant quelques jours les trains qui les emmèneront aux armées. Déjà les Américains ont capté des sources et creusé des réservoirs pour alimenter ce vaste camp. Une tribune a été dressée dans une cour immense où deux régiments défilent devant moi. Je rentre à Brest et je vais directement à la gare où mon train a été ramené. Population de plus en plus dense et de plus en plus sympathique. Sur le quai, je prends congé des amiraux français, de l’amiral Wilson, du général Harries, etc.

Nous partons, et les acclamations poursuivent mon train jusque dans la nuit.


Samedi 17 août.

Arrivée à Paris gare des Invalides à sept heures cinquante. J’envoie à Leygues une lettre de félicitations pour la Marine. Jeanneney m’apporte dans la matinée, de la part de Clemenceau, copie des lettres écrites par celui-ci à Lloyd George et à Sonnino.

Il me parle d’un décret que Boret a préparé au sujet des pétroles et qui nomme un nouveau commissaire du gouvernement dans la personne de