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LES BULGARES DEMANDENT LA PAIX

général Todorow, qui s’intitule commandant l’armée bulgare, une suspension d’armes de quarante-huit heures, pour permettre l’arrivée de deux délégués autorisés du gouvernement bulgare, le ministre des Finances Liaptcheff, et le général Loukoff commandant la 2e armée, venant avec assentiment du tsar Ferdinand pour arrêter les conditions d’un armistice et éventuellement de la paix. »


Cette demande pouvant être une ruse de guerre pour permettre un regroupement de forces ou l’arrivée de renforts, j’ai fait la réponse suivante :


« Le général commandant en chef les armées alliées en Orient, à Son Excellence le général commandant en chef l’armée bulgare.

« J’ai l’honneur d’accuser réception de la lettre du 25 septembre 1918 que Votre Excellence m’a fait parvenir par l’intermédiaire de M. le général commandant en chef armée britannique en Orient.

« Ma réponse que je remets à l’officier supérieur bulgare, porteur de la lettre en question, ne peut, en raison de la situation militaire, être que la suivante :

« Je ne puis accorder ni armistice ni suspension d’armes tendant à l’interruption des opérations en cours. Par contre, je recevrai avec toute la courtoisie qui convient les délégués dûment qualifiés du gouvernement royal de Bulgarie, auxquels Votre Excellence fait allusion dans sa lettre. Ces messieurs auraient à se présenter aux lignes britanniques accompagnés par un officier parlementaire. »

« Signé : Général Franchet d’Esperey. »