CHAPITRE X
Mardi 1er octobre.
Clemenceau qui est allé comme moi, successivement à l’armée américaine et à l’armée Gouraud, a été frappé, bien qu’il n’eût pas poussé jusqu’à Thiaucourt, du désordre qui régnait à l’arrière de l’armée américaine. Son premier mot au Conseil de ce matin est pour dénoncer ce désordre en des termes d’une vivacité assez déplacée et assez dangereuse dans une réunion d’où la discrétion est généralement exclue, « Il ira, dit-il, aujourd’hui même, prier le maréchal Foch de prendre en mains cette question. » Il donne ensuite connaissance des conditions publiques et secrètes de l’armistice bulgare et il ajoute qu’il a conféré la médaille militaire aux généraux Franchet d’Esperey et Guillaumat. La mission de ce dernier à Salonique n’a plus, ajoute-t-il, la raison d’être. Il lui remet le commandement de l’armée Berthelot et il envoie le général Berthelot en mission en Roumanie.
Interrogé par Leygues sur la succession de