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LES RAIDS AÉRIENS

cette hostilité en ne rendant pas aux évêques et aux personnages officiels les honneurs qui leur sont dus. »


Mardi 19 mars.

Avant le Conseil, Klotz vient me parler des emprunts russes. Il propose de continuer à en payer les coupons jusqu’à nouvel ordre, mais il étudie une combinaison pour assurer le recouvrement de notre créance sur la Russie.

Clémentel vient m’entretenir de son nouveau séjour à Londres dont il est très satisfait comme toujours ; mais, comme toujours aussi, probablement, il ne s’ensuivra pas grand’chose. En Conseil, il explique plus largement ce qui a été fait. On a décidé la création d’un comité interallié des transports maritimes. Ce comité, qui aura un secrétariat permanent à Londres, s’y réunira tous les mois. Clémentel et Loucheur, ou à leur défaut Vilgrain, y représentent la France. Clémentel est convaincu que l’accord du 3 novembre 1916, qui n’avait jamais été exécuté jusqu’ici, va enfin recevoir son application. Vilgrain, moins optimiste, croit que toutes les questions sont maintenant subordonnées au fonctionnement de ce comité. Le bilan du tonnage indique qu’il manquera cette année pour les besoins alliés dix millions de tonnes. Le Comité aura donc à faire une répartition très difficile. Pour le moment, nous avons obtenu qu’on déroutât sur la France quelques transports de blé et d’avoine. Mais ensuite ? Il y a, d’autre part, accord en ce qui concerne les charbons, entre l’Angleterre, l’Italie et nous jusqu’au 15 avril. Mais, hélas ! tout cela est provisoire et l’avenir reste obscur.

Longue discussion sur la catastrophe de la Courneuve, sur ses origines encore inconnues, sur les responsabilités et sur les sanctions. Il y a, à ce