Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/162

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modèle 1886. Nous voudrions les acheter avec la plus grande quantité possible de cartouches correspondantes. Mais nous pensons que le Japon consentirait plus volontiers cette vente à l’Angleterre, son alliée, et M. Doumergue prie le gouvernement britannique de se charger de la négociation. Nous avons appris que certains ministres belges s’étaient plaints, ces jours derniers, que la Belgique n’eût pas été plus efficacement secourue par la France, et il faut bien reconnaître que les apparences expliquent un peu de tels reproches. Le gouvernement de la République a fait publier hier, dans la presse, un communiqué qui précise notre ferme résolution de défendre le territoire belge comme le sol français lui-même. M. Doumergue prescrit à M. Klobukowski de prendre les dispositions nécessaires pour donner à cette note officielle, chez nos voisins et amis, les honneurs d’une large publicité. Nous ouvrons, en même temps, à la Belgique, d’accord avec l’Angleterre, les crédits qu’elle nous a demandés et nous lui envoyons un supplément de munitions. Il n’en reste pas moins regrettable qu’en présence d’une invasion précipitée de la Belgique, la durée de notre concentration nous ait si longtemps retenus en deçà de notre frontière du Nord.

M. de Panafieu nous informe que les conventions de Talaat Bey à Sofia n’ont abouti à aucun résultat précis et que sa proposition d’alliance définitive entre la Turquie et la Bulgarie n’a pas été accueillie. Certes, le gouvernement bulgare et surtout le roi Ferdinand ont une grande méfiance de la Russie, et toutes leurs sympathies vont à l’Autriche-Hongrie ; mais, pour le moment, ils préfèrent encore se réserver et ne se compromettre