Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/232

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passé l’Oise en aval de Noyon et atteint Offémont. L’armée Maunoury s’est repliée sur le front Clermont — Compiègne. Il semble que la marche sur Paris s’accélère et que la grande bataille annoncée ne puisse plus tarder.

À nos tristesses, l’Orient n’offre aujourd’hui aucune compensation. Le gouvernement russe parait effrayé de notre mouvement de retraite ; il redoute que nous ne nous laissions aller à une paix séparée7. Les opérations continuent en Galicie, sans qu’il intervienne une décision. En Prusse orientale, les Allemands tentent un retour offensif avec des troupes fraîches8. L’Angleterre avait eu l’idée, quelque peu chimérique, de demander à la Russie de nous envoyer trois corps d’armée par la voie d’Arkhangel ; elle proposait de transporter ces troupes sur des bâtiments britanniques ; M. Delcassé avait appuyé cette démarche. Le gouvernement russe prétend que les difficultés et les lenteurs de ce transfert ne lui permettent pas de donner une réponse affirmative9.

En revanche, M. Sazonoff reprend, sans se lasser, des propositions inconsidérées, dont l’objet est toujours, soit d’appâter, soit de menacer de pénitence la Bulgarie et l’Italie. L’Angleterre et nous, nous cherchons vainement à le dissuader de ces vaines entreprises, auxquelles, du moins, nous refusons maintenant de nous associer10.

L’Autriche-Hongrie vient de déclarer la guerre