Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/523

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Gallieni congédierait son cabinet civil, qui, le gouvernement étant rentré à Paris, n’a évidemment plus de raison d’être. « Faut-il donc autant de diplomatie, dit Viviani, pour régler les relations des militaires ? »


Samedi 12 décembre

Millerand, déjà reparti pour Bordeaux, n’assiste pas au Conseil des ministres. Ribot y donne lecture de l’exposé des motifs qu’il a rédigé pour le projet des douzièmes provisoires qui vont être demandés aux Chambres. Morceau magistral qui traite à la fois des questions économiques et financières et auquel certains ministres proposent à peine quelques retouches de détail.

Viviani déclare qu’il hésite à demander six douzièmes. C’est un chiffre insolite qui peut étonner et indisposer les Chambres. Ribot et moi, nous insistons cependant pour qu’il ne soit pas réduit. Il faut que l’administration de la Guerre ait les coudées franches pour une action prolongée ; il faut surtout que l’Allemagne nous sache résolus à ne pas subir une paix médiocre et prématurée. Viviani se rend à nos raisons et le Conseil décide de proposer six douzièmes.

Les troupes serbes «ont rentrées à Valiévo et à Ouchitzé3. J’ai envoyé des félicitations au prince régent.

À deux heures de l’après-midi, je pars en automobile, seul avec le général Duparge, chef de ma maison militaire. Je me suis décidé à faire désormais des tournées aux armées, sans être toujours accompagné du ministre de la Guerre ou d’un autre