Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 6, 1930.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

après le forcement des détroits les nouvelles démarches, d’ailleurs illusoires, qu’on se proposait de recommencer à Sofia et à Bucarest. (Petrograd, nos 264 et 276. — Londres, nos 270 et 305.) D’autre part, après une longue discussion, le cabinet anglais a décidé de ne pas faire de communication aux pays neutres en réponse à la déclaration allemande du 4 février. (Londres, nos 274 et 275.) Il juge que la Grande-Bretagne est obligée, pour se défendre, de prendre des mesures immédiates, sans les discuter d’abord avec des tiers. Il signale donc au monde les procédés de guerre sous-marine auxquels l’Allemagne a recours et il annonce qu’à titre de représailles, l’Angleterre empêchera les marchandises sur l’eau de pénétrer en Allemagne ou d’en sortir. Ces dispositions, dit-il, seront prises, « sans risques, ni pour les navires neutres, ni pour la vie des neutres et des non-combattants et en stricte conformité avec les principes d’humanité. En conséquence le gouvernement britannique se considère comme libre d’arrêter et de conduire dans ses ports les navires portant des marchandises de destination, propriété ou provenance allemande. » Devant l’insistance anglaise, nous nous rallions à cette déclaration.

Aux États-Unis, les prétentions allemandes, ont provoqué une indignation générale. (Washington, nos 137 et 138.) Le comte Bernsdorff, ambassadeur impérial, a essayé d’apitoyer l’opinion américaine, en lui représentant que l’Allemagne lutte pour son existence et qu’elle cherche à rétablir la liberté des mers, pour laquelle elle a toujours combattu. (Washington, n° 145.) Mais tous les journaux du nouveau monde répètent que si l’Allemagne coule un seul navire américain, elle en subira toutes les conséquences.