Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et probablement pour toute la durée de l’hiver, le trafic pour les ports du Nord est interrompu. Il faut cependant faire parvenir le plus rapidement possible à nos alliés le matériel qui leur manque, principalement le stock important de fusils qui leur a été cédé par la France et l’Italie (900 000) et dont une partie infime seulement (130 000) est arrivée à destination. La voie sibérienne reste donc actuellement la seule utilisable pour l’envoi de ce matériel. Le général en chef demande au ministre de la Marine d’étudier d’extrême urgence, de concert avec l’amirauté britannique, les conditions dans lesquelles les expéditions peuvent être dirigées sur Dalny. La seule voie ouverte pour atteindre ce port paraît être celle qui traverse l’Atlantique, le Canada et le Pacifique, plus rapide et plus sûre que celle du canal de Suez. (Joffre à président du Conseil, n° 1222, et à Marine, n° 1223. — Briand à Londres, n° 28, et à Petrograd, n° 12.)

Ce matin, nouveau bombardement de Nancy. Neuf gros obus sont tombés sur la ville, tuant trois personnes et démolissant plusieurs immeubles. Est-ce donc sur Nancy que va avoir lieu l’attaque allemande ?

Vendredi 7 janvier.

Le bombardement de Nancy m’a déterminé à venir sans délai saluer les habitants, et me renseigner auprès des officiers combattants. J’ai quitté Paris hier soir et me voici, ce matin, à Champigneulles, où me reçoivent le général Deprez, commandant le détachement del’armée de Lorraine, M. Mirman, préfet de Meurthe-et-Moselle, M. Simon, maire de Nancy. Nous nous rendons immé-