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hypothèse de m. du ligondès

comme les coordonnées, dans un espace à dimensions, d’une particule matérielle Π, dont la vitesse aurait pour composantes

nous pourrons dire que les équations (9) sont les équations différentielles de la trajectoire de la particule Π.

Dans cet espace à dimensions, considérons fictivement un vase complètement rempli par un liquide incompressible, les molécules de ce liquide se mouvant conformément aux équations (9). Comme les composantes de la vitesse de la particule Π satisfont à l’équation (10) d’incompressibilité, nous pouvons considérer cette particule Π comme étant en suspension dans un pareil liquide fictif qui l’entraîne dans son mouvement.

Ainsi, au mouvement de notre système mécanique (S), nous faisons correspondre, dans l’espace à dimensions, la trajectoire d’une particule Π en suspension dans un fluide incompressible.

Si, au lieu d’un seul système mécanique (S), nous en considérons un très grand nombre

(S1), (S2), …, (Sm),

obéissant aux mêmes équations (9) de mouvement, mais différant entre eux par les conditions initiales, au lieu d’une seule particule Π, nous aurons à en considérer

Π1, Π2, …, Πm,

toutes en suspension dans le même liquide incompressible. Ces particules Π vont jouer ici le rôle des molécules roses que nous considérions un peu plus haut.

Définissons la probabilité pour qu’à un instant donné , un de nos systèmes pris au hasard parmi nos systèmes satisfasse à certaines conditions, par exemple pour que sa particule représentative Π soit intérieure à un certain volume de l’espace à dimensions. Si, à cette époque , la densité des particules Π est représentée par [1], la

  1. La densité est proportionnelle au nombre de particules Π intérieures à l’unité de volume, au voisinage du point considéré.