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hypothèses cosmogoniques

Sir G. H. Darwin donne le Tableau suivant (où représente le moment d’inertie de la planète) :

Planètes
Mercure 
9,10000 1 000,00002
Vénus 
8.1 11,00002
La Terre 
1 1,00002
Mars 
0,026 0,89002
Jupiter 
2,3 0,00005
Saturne 
0,11 0,00002

Le calcul, en ce qui concerne Mercure et Vénus, a été fait en supposant à ces deux planètes une durée de rotation de 24 heures. On voit que, pour ces planètes intérieures, l’action retardatrice de la marée solaire est forte. S’il est vrai, comme le prétendent plusieurs observateurs, que ces deux planètes tournent toujours une même face vers le soleil[1], ce fait pourrait s’expliquer par l’action retardatrice de la marée solaire. La théorie expliquerait aussi pourquoi les planètes extérieures Uranus et Neptune, n’ayant subi qu’une marée solaire très faible, ont conservé leur rotation rétrograde.

IV. Influence accélératrice du refroidissement.

128.Le refroidissement séculaire de la Terre la contracte et diminue son moment d’inertie ; par suite, en vertu de la loi des aires, sa vitesse de rotation doit s’accroître de ce chef. Il y a donc lieu, à côté de l’influence retardatrice des marées, étudiée dans les pages précédentes, de tenir compte de l’influence accélératrice du refroidissement.

Nous avons vu plus haut (no 126) que le couple retardateur dû à la marée est proportionnel à

  1. Cette opinion, en ce qui concerne Vénus, ne paraît plus guère soutenable depuis les récentes observations spectroscopiques de M. Belopolsky.