portion de fluide atmosphérique en excès qui, des pôles descend vers
l’équateur en s’écoulant sur la surface libre, possédaient primitivement
une vitesse linéaire de circulation d’autant plus petite qu’elles étaient
plus voisines du pôle. Cette vitesse linéaire tendra à diminuer (en vertu
de la loi des aires) quand la molécule se rapprochera de l’équateur.
Les molécules qui affluent ainsi vers l’équateur ne possèdent donc
pas, en y arrivant, la vitesse nécessaire pour décrire un cercle, mais
une vitesse moindre. Chaque particule A partira donc tangentiellement
à l’équateur et décrira, dans le plan de cet équateur, une ellipse AA′
(fig. 6), de foyer O, d’autant plus excentrique que sa vitesse à l’aphélie A est plus faible. Les particules qui partent ainsi successivement de A n’ont pas toutes la même vitesse tangentielle ; mais toutes
celles qui sont animées d’une même vitesse tangentielle décrivent la
même ellipse et donnent une traînée elliptique intérieure à l’atmosphère de la nébuleuse. Il y a ainsi dans le plan de l’équateur des
fig.6.
traînées elliptiques, de toutes orientations et de grandeurs diverses,
qui se croisent entre elles. Les chocs résultant de la coexistence de
toutes ces traînées finiront bientôt par détruire les vitesses radiales et
par ne laisser subsister que la vitesse angulaire de circulation. L’ensemble des particules finira par constituer un système de cercles concentriques que Roche a appelé anneau intérieur, parce que ses particules se meuvent à l’intérieur de l’atmosphère et décrivent des cercles
dont le rayon est plus petit que celui de l’équateur.
Suivant les circonstances, un tel anneau intérieur pourra, ou bien subsister, si la résistance qu’oppose l’atmosphère au mouvement circulaire de ses particules est faible ; ou bien se détruire, si la résistance du milieu atmosphérique est assez forte pour faire tomber ses particules vers le centre. C’est principalement pour expliquer la formation de certains satellites que Roche a fait jouer un rôle aux anneaux intérieurs.