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Page:Poincaré - Science et méthode (Édition définitive).djvu/28

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reproduise jamais. Il y en a beaucoup au contraire pour qu’un mélange qui semble homogène au premier coup d’œil se renouvelle plusieurs fois. Les faits qui paraissent simples, même s’ils ne le sont pas, seront donc plus facilement ramenés par le hasard.

C’est ce qui justifie la méthode instinctivement adoptée par le savant, et ce qui la justifie peut-être mieux encore, c’est que les faits fréquents nous paraissent simples, précisément parce que nous y sommes habitués.

Mais où est le fait simple ? Les savants ont été le chercher aux deux extrémités, dans l’infiniment grand et dans l’infiniment petit. L’Astronome l’a trouvé parce que les distances des astres sont immenses, si grandes, que chacun d’eux n’apparaît plus que comme un point ; si grandes que les différences qualitatives s’effacent et parce qu’un point est plus simple qu’un corps qui a une forme et des qualités. Et, le Physicien, au contraire, a cherché le phénomène élémentaire en découpant fictivement les corps en cubes infiniment petits, parce que les conditions du problème, qui subissent des variations lentes et continues quand on passe d’un point du corps à l’autre, pourront être regardées comme constantes à l’intérieur de chacun de ces petits cubes. De même le Biologiste a été instinctivement porté à regarder la cellule comme plus intéressante que l’animal entier, et l’événement lui a donné