saire pour lui de pousser jusqu’à cette analyse subtile qui est celle du géomètre. Il en est une moins raffinée qui est pour nous le fruit de l’étude grammaticale et comparée des langues, et qui lui suffira amplement, comme gymnastique, en même temps qu’elle choquera moins ses goûts parce qu’elle lui présentera des objets non encore vidés de toute couleur et de toute vie.
Giard a été un biologiste de premier ordre et il avait reçu une éducation littéraire très soignée ; sa mémoire était prodigieuse et sa tête était restée meublée d’une foule de textes latins et grecs appris par cœur. C’est là encore entre parenthèses un service que les études littéraires peuvent rendre au biologiste ; elles l’aident à cultiver sa mémoire, et l’on sait combien dans ce genre de sciences, une bonne mémoire, voire une bonne mémoire verbale, est un auxiliaire précieux.
Quoi qu’il en soit, Giard a écrit un intéressant article sur l’Éducation du Morphologiste. Il demande avant tout, bien entendu, que l’on développe chez l’enfant l’esprit d’observation ou plutôt qu’on ne l’entrave pas, car il soutient que cet esprit existe naturellement chez la plupart des