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coup de piston, il ne peut emmagasiner de la chaleur. Si donc nous admettons la conservation du calorique, les quantités de chaleur et doivent être égales. C'est à cette conclusion qu'arrive Carnot.

Nous savons aujourd'hui que l'on a .

Mais, si ce premier résultat des travaux de Carnot est inexact, d'autres résultats plus importants sont restés vrais. Avant de les énoncer et d'exposer le raisonnement suivi par Carnot pour y parvenir, donnons quelques notions indispensables sur ce qu'on doit entendre par réversibilité d'un cycle. J'appelle tout de suite l'attention sur un résultat sur lequel nous insisterons au n° 39, c'est que dans la nature un cycle ne peut jamais être qu'à peu près réversible.

36. Réversibilité du cycle d'une machine

Pour que le cycle décrit par le corps C, qui se transforme dans une machine, soit réversible, il faut d'abord que ce corps puisse parcourir de cycle en sens inverse. Généralement cette condition est satisfaite ; ainsi, dans le cas d'une machine à vapeur, on peut faire marcher cette machine à contre-vapeur. Mais on sait que, si cette condition est nécessaire, elle n'est pas suffisante.

Considérons les échanges de chaleur qui ont lieu entre le corps C et les sources lorsque la machine fonctionne dans le sens direct et dans le sens inverse.

Puisque nous avons supposé que C emprunte de la chaleur lorsque le point représentatif se meut sur l'arc AMB dans le sens indiqué par l'ordre des lettres, ce corps doit abandonner la même quantité de chaleur quand le point représentatif se déplace en sens inverse BMA. D'autre part,