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Page:Poirier - Les arpents de neige, 1909.djvu/262

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heures de trêve

Mais, dans l’attente, il hésitait sur le parti à prendre, et ce fut seulement après consultation de ses principaux officiers qu’il se résolut à ne pas lâcher prise et à se cantonner fortement dans la partie déjà occupée du village. Cette décision fut portée aux troupes en même temps que l’ordre était transmis aux officiers de faire le nécessaire pour fortifier la position… Lorsque le carabinier Hurry fut chargé, avec un certain nombre de ses camarades, d’aller faire des levées de terre aux abords de l’église, dont on avait repris possession, il se sentit de fort méchante humeur.

— Mille tonnerres ! grommelait-il furieux en agitant sa pioche, est-ce pour remuer le sol que j’ai pris du service dans les milices ou pour anéantir ces damnés sauvages ?

— C’est, sans aucun doute, dans cette dernière intention, Hurry, répliqua non sans ironie un jeune homme qui se trouvait près de lui. By Jove ! si on vous croyait, nous serions constamment sur la brèche… Mais, est-ce que gratter le sol ne repose pas un peu de recevoir des balles ?

— Quel est ce porteur de drapeau blanc ? s’écria brusquement le carabinier sans relever les propos de son compagnon… Ah çà ! est-ce qu’on enverrait faire des propositions aux sauvages maintenant ?

Un parlementaire escorté de « Scouts » quittait, en effet, les avant-postes canadiens…

— Hé là ! garçons ! lança le lieutenant Simpson d’une voix mécontente, quand vous plaira-t-il de vous mettre au travail ?