Aller au contenu

Page:Poirier - Les arpents de neige, 1909.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


XXVI
à la ferme cadotte

Cinq jours se sont écoulés depuis la prise de Batoche.

Louis Riel est prisonnier de Middleton ; Dumont, Garnaud et les principaux lieutenants sont en fuite. Dispersés, les survivants du drame héroïque se sont réfugiés où ils ont pu : dans les fermes de l’autre côté de l’eau, dans les paroisses métisses voisines, au lac des Canards, au lac des Maskegs, à Saint-Eugène de Carlton ; quelques-uns même se sont jetés dans les bois pour rejoindre les Indiens qui, seuls, tiennent encore la campagne…

Grâce à des circonstances particulières, plusieurs des membres de la famille La Ronde avaient pu trouver asile avec leur blessé dans une ferme située sur la rive gauche de la Saskatchewan…

Lors de l’invasion du village par les troupes anglo-canadiennes, la mère de Jean et ses sœurs s’étaient barricadées avec lui dans leur logis. Mais Jean-Baptiste, arrêté en compagnie de Louis Riel par des Scouts, le surlendemain du combat, avait été relâché peu après, et, à la demande de son chef prisonnier, il avait même obtenu de Middleton un sauf-conduit pour venir chercher sa femme, ses filles et le blessé restés à Batoche… La ferme où ils recevaient l’hospitalité appartenait à un Métis