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les arpents de neige

d’énergiques mesures : président du Gouvernement provisoire des Métis, coup sur coup, il avait publié une « déclaration des droits », ordonné l’arrestation des représentants du pouvoir central et fait acclamer chef des forces insurrectionnelles son ami Gabriel Dumont. Après quoi, au nom de tous les demi-blancs de la Saskatchewan, il exigea justice immédiate.

Cette fois, la réponse ne se fit pas attendre : l’ordre arriva d’Ottawa à la police montée de se préparer à châtier les rebelles. Mais, dès le lendemain, le Gouvernement provisoire, prenant les devants, avait loyalement adressé à Thomas Mackay, délégué de la Confédération canadienne, et au capitaine Moore, commandant des troupes de la police, une déclaration de guerre rédigée dans les formes par Louis Riel.

Et c’est ainsi que, le 25 mars 1885, les hostilités s’étaient ouvertes par l’engagement heureux du Lac-aux-Canards.

Rapide comme un feu de prairie, la nouvelle de l’insurrection des Métis de la Saskatchewan se répandit du Manitoba aux rivages de l’Atlantique.

Dès le 23 mars, sir John Mac-Donald, premier ministre, avait avisé le Gouvernement canadien, réuni à Ottawa, de l’attitude inquiétante des demi-blancs et annoncé que, sur son ordre, le major général Middleton gagnait les districts insurgés avec des renforts importants.

Dans les premiers jours de ce printemps froid et venteux, coupé de tourmentes de neige, la colonne anglaise quittait, en effet, Qu’Appelle, point ter-