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Page:Poirier - Les arpents de neige, 1909.djvu/99

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les arpents de neige

devant elle, qu’elle le devina entièrement à sa merci.

Un moment, elle demeura les yeux baissés, réfléchissant…

Tout de suite elle écarta l’idée d’évasion comme impraticable et dangereuse à tous égards. Assurément, le mieux, pour l’instant, était de tenter de communiquer avec la colonne Middleton. Cela fait, on verrait bien quel parti tirer de cet avantage…

La voix presque contrite du Métis la tira de ses réflexions.

— Vous ne dites rien, Miss. Vous aurais-je blessée ?

— Non, répondit-elle. J’hésite seulement à vous demander le service que vous savez.

— Pour la lettre ?

— Oui.

— Pourquoi ? Est-ce que vous n’avez pas confiance en moi ? Rien ne me serait plus pénible…

— Oh ! non, certes ! Après ce que vous avez déjà fait pour nous…

Elle parut brusquement se décider et ajouta très vite :

— Eh bien ! c’est entendu : vous aurez la lettre. Faites en sorte de revenir demain nous apporter les provisions. Elle sera prête. Maintenant, retirez vous… et surtout soyez calme et prudent.