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Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/65

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« Ont-ils vu les rayons dont brille mon visage ?
« Sauraient-ils distinguer mes lyriques accents
« De ces cris imparfaits, de ce grossier langage,
           « Qu’ils appellent des chants ?

« Fixant sur mes regards un stupide sourire,
« Ils s’étonnent de maux que nul d’eux n’a soufferts ;
« Cet étroit horizon, où leur âme respire,
           « Est pour eux l’univers.

« J’ai vécu d’une vie et plus haute et plus fière !
« Ma lèvre, humide encor du breuvage des dieux,
« Rejette avec dégoût les flots mêlés de terre
           « Qu’il faut boire en ces lieux.

« Ô mon père ! ô mon père ! à quelle mort vivante
« L’enfant de ton amour est ici-bas livré !
« Pourquoi le triple dard de ta flèche brûlante
           « Ne m’a-t-il qu’effleuré ?