Aller au contenu

Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Rentre au désert : là sont tes verts ombrages ;
Là, tout, sans peine, à tes vœux peut s’offrir ;
Fruits savoureux, épis, graines sauvages,
L’eau du torrent, le soleil, le zéphyr…..

Rentre au désert, aimable vagabonde !
Ne vois-tu pas comme l’enfant pervers,
L’œil aux aguets, va préparant sa fronde,
Et de ses cris te poursuit dans les airs ?

Fuis ! sous nos toits habite l’esclavage !
Mieux vaut braver la serre du trépas.
L’homme se fait un plaisir de sa rage,
L’aigle dévore, et ne tourmente pas.

Oh ! si j’avais tes deux ailes légères,
Loin des cités, dont l’air pèse sur moi,
Je m’enfuirais dans tes bois solitaires,
Mais sans vouloir les quitter comme toi !