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Et je vois, sur cette barrière,
L’orage, ardent coursier des eaux,
Lancer l’éclair incendiaire
Qui part de ses fumants naseaux ;
Et j’entends ce que la tourmente,
Que l’éclat de la foudre augmente,
Fait dire à la vague écumante
Qui dévore les grands vaisseaux.
 
Mais qui sait ce que la tempête,
Avec ses hurlements lointains
Que l’écho sourdement répète,
Prédit à nos jours incertains ?
À l’esprit que le doute accable
Le ciel demeure impénétrable.
Et l’avenir inexorable
Garde le livre des destins.

Voici l’hiver. Et des orages
L’essaim va s’abattre sur nous,
Et ma voix, sur ces bords sauvages,
Chante dans les vents en courroux :
Pourquoi n’avons-nous pas des ailes
Pour fuir loin des glaces cruelles
Et, semblables aux hirondelles.
Voler vers des climats plus doux ?