Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/105

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— Vous l’eussiez envoyé chercher par votre fermier, demain matin.

Le jeune homme haussa les épaules et ne répondit pas.

La lumière qui brillait à travers les arbres avait disparu, et les trois voyageurs avaient laissé derrière eux le château des Saulayes.

— Tenez, dit Jacomet, je crois que vous n’avez plus besoin de moi, monsieur Henri. D’abord, maintenant, le chemin est tout droit, en suivant cette ligne ; et puis, voilà que le hasard vous envoie un guide.

Et Jacomet étendit la main et montra devant lui quelque chose de noir qui se mouvait sur la neige de l’allée.

II

L’œil perçant du comte Henri eut bientôt reconnu un jeune garçon, portant un fagot sur son épaule, et marchant droit devant lui. — Hé ! le Bouquin ? s’écria Jacomet.

Le jeune garçon s’arrêta, et répondit d’un air insolent :

— Quêque-tu veux, toi !

— Attends un peu. Voici M. Henri de Vernières et un de ses amis qui ont besoin de toi.

— Payera-t-on à boire ? demanda le gamin avec effronterie.