Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/157

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— Allons nous coucher, en attendant, et dormons tranquilles, fit Henri, qui se leva en voyant entrer la mère Brulé et son fils.

— Vos chambres sont prêtes, messieurs, dit la fermière.

— Je vais vous y conduire, ajouta Brulé.

— Oh ! fit Henri, ce n’est pas la peine… j’ai couché plus d’une fois chez toi… et je connais le chemin.

Mais Brulé tenait à honneur de conduire ses hôtes.

Il prit la lanterne que Sulpice avait encore à la main et passa le premier.

Henri et son compagnon reprirent leurs fusils qu’ils avaient, en entrant, déposés au coin de la cheminée pour les préserver de l’humidité.

On traversa la cour rapidement, car la neige tombait toujours ; mais le capitaine eut le temps de jeter un coup d’œil à toutes choses, et il se rendit un compte exact de la situation des trois corps de bâtiment qui composaient la ferme.

La mère Brulé tremblait si fort pour sa fille, qu’elle suivit le fermier.

Celui-ci passa, sans s’arrêter, devant la chambre de Bouquin et pénétra le premier dans le logis réservé au capitaine.

Un bon feu flambait dans la cheminée.

— Messieurs, dit Brulé après avoir allumé une chandelle sur une table, vous voilà chez vous… Bonne nuit et bon repos !

— Merci, Brulé.

— À quelle heure faudra-t-il vous éveiller ?