Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/158

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— Oh ! sois tranquille, dit Henri. Je serai sur pied au point du jour… Nous nous en irons en chassant et nous arriverons aux Roches pour l’heure du déjeuner.

— Bonsoir, messieurs.

— Bonsoir, l’ami, répéta le capitaine.

Brulé fit mine de sortir, mais il revint sur ses pas et entra sans affectation dans la deuxième chambre, celle qui était destinée à Henri.

— Je vous demande pardon, dit-il, mais le volet de cette fenêtre est dur à fermer… Excusez !…

Il ouvrit la fenêtre et fit mine de pousser le contrevent.

Henri lui posa la main sur l’épaule.

— Chut ! dit-il tout bas, ne ferme pas.

Brulé regarda le jeune homme et cligna de l’œil.

— Est-ce que vous auriez envie, dit-il, de sauter par la fenêtre ?

— Chut !

Brulé secoua la tête.

— Ah ! monsieur Henri, dit-il, je crois que vous avez tort ?

— Hein ?

— Il vous arrivera malheur un jour ou l’autre.

Henri haussa les épaules, appuya de nouveau un doigt sur ses lèvres et congédia Brulé.

Brulé s’en alla sans avoir fermé le volet.

Quand il fut parti, Henri retourna dans la chambre du capitaine.

Ce dernier délaçait ses guêtres de chasse devant le feu.

— Eh bien ! dit Henri, comment te trouves-tu de cette journée, mon ami, tu dois être bien las ?