Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/193

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nous aurions eu bien besoin pour nos frères de la Vendée.

— Tu le vois, dit Machefer, se tournant vers Cadenet.

— Eh bien ! fit ce dernier, dis-moi au juste tout ce qui s’est fait ici.

— Je te disais donc, reprit Machefer, que nous avions essayé d’organiser des compagnons de Jehu, comme en Franche-Comté et dans la haute Bourgogne. Le centre des réunions était au château des Roches.

— Chez Henri ?

— Oui. Nous étions dix. Nous avons essayé d’enlever le directeur Gohier qui inspectait les provinces, il y a un mois. Un faux avis nous a fait manquer le coup.

— Après ?

— Une nuit, nous avons attaqué le courrier de Clamecy, au beau milieu de la forêt de Frettoye. Une brigade de gendarmerie nous est tombée dessus, avec le général à sa tête.

— Vous a-t-on tué du monde ?

— Heureusement non ; car nous n’eussions pu emporter les cadavres, et ils eussent été reconnus. Pierrefeu, seul a eu l’épaule fracassée par un coup de carabine ; mais tout blessé qu’il était, il a pu se sauver.

— Et on ne vous a pris personne ?

— Non.

— Personne n’a été reconnu ?

— Personne.

— Et vous vous en êtes tenus là ? fit Cadenet un peu dédaigneux.

— Oh ! sois tranquille, répond Machefer, si nous n’a-