Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/196

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— Monsieur de Cadenet, répondit le bûcheron, je vous suis dévoué.

— Oh ! je le sais.

— Mais, j’ai mes secrets aussi, ou plutôt j’ai des secrets qui ne sont pas à moi.

— Ils sont donc bien terribles ?

— La vie d’un homme et celle d’une femme dépendent de ma discrétion.

— Mais… cet homme… mais cette femme… peut-on les connaître ?

— C’est M. Henri d’abord.

— Henri !

— Et sa sœur… la dame du château des Roches.

— Ma parole d’honneur ! murmura Cadenet, si je comprends un mot à tout cela, je veux perdre mon vrai nom et m’appeler Solérol.

— Mais, dit Machefer, c’est tout ce que nous avons à nous dire ce soir, ce me semble…

— Oui, répliqua Cadenet ; tu réuniras tout notre monde la nuit prochaine.

— Aux Roches… ?

— Sans doute, puisque c’est le centre de nos opérations.

Machefer se leva, reprit sa carnassière et son fusil, et dit à Cadenet :

— Tu couches donc ici décidément ?

— Oui, je suis trop las pour te suivre.

Jacomet ajouta :

M. de Cadenet est aussi dur que M. Henri, et un lit de pauvres gens ne l’effraye pas.