Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/214

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Et, parmi ces cris, il reconnut la voix de son père, qui se lamentait et essayait d’organiser le sauvetage.

— Farceur ! va… murmura le Bouquin.

Et comme il répétait une fois encore :

— Oh ! que c’est beau !

On lui frappa sur l’épaule, et se retournant, il faillit tomber à la renverse.

— Jacomet ! dit-il.

— Oui, c’est moi, dit le bûcheron, et maintenant, je sais ce que je veux savoir.

— Quoi donc !

Le bûcheron, car c’était lui, qui venait de quitter Machefer et Cadenet, et de prendre sa course à travers bois pour venir au secours de la ferme, le bûcheron, en parlant ainsi, saisit le Bouquin dans ses bras robustes et lui dit :

— Tu viens de te trahir, malheureux ! c’est ton père et toi qui avez mis le feu à la ferme.

— Qu’est-ce que ça te fait, vieux louchard ? dit le gamin.

— Ça me fait, dit Jacomet, que tu as eu tort de laisser ton fusil hors de ta portée de ta main, et que tu es en mon pouvoir.

— Ah ! ah ! ricana le gamin. Que voulez-vous donc faire de moi ?

— Je veux te conduire à Courson.

— Bah !

— Et te remettre aux gendarmes. Allons ! marche !…

Et Jacomet poussa le Bouquin devant lui. Celui-ci, qui était désarmé, songea un moment à prendre la fuite.