— Quels sont ces hommes qui l’accompagnent ?
— Je ne les ai jamais vus.
Madame Solérol appuya sa main sur le bras de son cousin.
— Silence ! dit-elle. En effet, on entendait retentir des pas à l’étage supérieur : les pas du général qui gagnait son appartement.
— Oh ! reprit-elle, je donnerais beaucoup pour savoir quels sont ces hommes ?
Puis, se frappant le front :
— Écoutez, Henri, dit-elle, je vais faire une chose dont je rougis.
— Quoi donc ?
— Je vais devenir espion.
— Que voulez-vous dire, Hélène ?
— Je veux dire qu’il faut absolument que je sache d’où il vient et quels sont ces hommes.
— Comment le saurez-vous ?
— Cet homme a beau être le maître ici, continua madame Solérol, il ne connaît pas le château comme moi qui y suis née. Vous souvenez-vous du salon rouge ?
— Oui.
— Et de l’armoire qui servait de chapelle pendant l’année 1793 ?
— Deux personnes y peuvent tenir à l’aise.
— Eh bien, poursuivit Hélène, cette armoire, dont les portes se perdent dans la boiserie du salon rouge, le chef de brigade ignore son existence.
— Vraiment ?
— Venez… vous verrez…