— Oui, et j’ai entendu ce qu’ils disaient, car ils ont passé tout près de moi ; ils revenaient de la chasse.
— Eh bien ! que disaient-ils ?
— Il y en avait un qui disait :
« — Pourquoi donc laisses-tu cet aristocrate de comte Henri rôder chaque soir autour du château ? Est-ce que tu ne sais pas la loi, et n’es-tu pas le mari de ta femme ? Tu peux le tuer quand tu voudras.
« — J’y ai songé, répondit le général, et si le tour que je compte lui jouer ne réussit pas… je lui enverrai une balle entre les deux épaules. »
— Ah ! fit Cadenet, il disait cela ?
— Oui, monsieur.
— Et sais-tu quel était l’homme avec qui il causait ?
— Je n’ai pas pu bien voir sa figure, vu qu’il était presque nuit, mais le général a dit son nom.
— Et… ce nom ?
— Il s’appelait Scœvola. Un drôle de nom allez !
— Scœvola ! s’écria Cadenet, qui éprouva une nouvelle émotion.
— Oui, monsieur.
Cadenet prit Myette par la main :
— Retourne te coucher, mon enfant, dit-il, et sois tranquille… Monsieur et moi nous veillerons sur M. Henri.
— Vous me le promettez bien, n’est-ce pas ?
— Je te le promets.
Myette rentra dans sa chambre et en ferma la porte.
Alors Cadenet dit à Mâchefer :
— Il faut à présent que tu saches tout ; car je le sais, le général et toute sa bande sont ici, et ces gens-là, si