Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/243

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Je voudrais vous remercier. Si vous voulez me revoir, suivez l’homme qui vous remettra ce billet. »

Il y avait au bas un L pour toute signature.

Le sergent dit au commissionnaire :

« Je suis prêt à vous suivre, conduisez-moi… »

Celui-ci se mit en route sans mot dire.

Il se dirigea vers la Seine, traversant le pont Neuf, la place Germain-l’Auxerrois, puis la rue Honoré et arriva enfin, en tournant l’angle du Palais-Égalité, dans la rue de la Loi.

Puis, indiquant du doigt une maison sur la gauche, il dit à Bernier qui le suivait toujours :

— C’est là.

Le sergent regarda la maison qui semblait être de belle apparence.

— Qui demanderais-je ? fit-il.

— La citoyenne Lucrétia, répondit le commissionnaire.

Et il s’éloigna, non sans que Bernier eût auparavant fait cette réflexion :

— Voilà un homme du peuple qui a les mains bien blanches et la figure bien distinguée.

Quand cet homme eut disparu au coin du Palais-Égalité, Bernier pénétra dans la maison.

Il trouva d’abord un vestibule assez vaste, puis un large escalier à rampe de fer ouvragé, et au bas de cet escalier un officieux qui lui demanda poliment ce qu’il désirait.

— La citoyenne Lucrétia, répondit Bernier.

— Venez avec moi, lui dit l’officieux.

Et il le conduisit au premier étage, ouvrit une porte à deux vantaux, et poussa le sergent devant lui.