Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/253

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Myette tomba à genoux et joignit les mains.

— C’est une charge de plomb à lièvre qu’il a reçue presque à bout portant, continua Cadenet.

Myette déchirait le peu de linge qui se trouvait dans la chaumière et en faisait de la charpie.

Les deux jeunes gens bandèrent les blessures de Jacomet, toujours évanoui ; puis ils le couvrirent de leurs manteaux pour le réchauffer, et alors Cadenet prit dans sa gibecière un flacon qui contenait du vinaigre aromatique, et, en laissant tomber quelques gouttes dans le creux de sa main, il en frotta les narines et les tempes du blessé.

Alors Jacomet rouvrit les yeux.

D’abord un sourire hébété glissa sur ses lèvres ; puis à ce sourire succéda un regard plus intelligent.

Il promena ce regard autour de lui, reconnut sa cabane, puis sa fille, et Cadenet et Machefer.

Myette s’était jetée sur lui et le couvrait de baisers.

D’abord quelques sons inarticulés jaillirent des lèvres de Jacomet ; puis il articula un mot :

— Le brigand !

Alors se penchant sur lui :

— Qui donc a voulu t’assassiner ! demanda M. de Cadenet.

— Le Bouquin, répondit le bûcheron.

— Qu’est-ce que le Bouquin ?

— C’est le fils à Brulé…

— Chut ! dit Machefer, j’entends du bruit.

En effet, des pas précipités retentissaient au dehors et, tout à coup, la porte s’ouvrit et un homme entra portant une femme sur ses épaules.