Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/299

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— Eh bien ! dit Cadenet, ils n’ont pas, que je sache, mission de nous arrêter ?

— Vous, non, mais moi.

— Toi ?

— Oui.

Et Henri se laissa tomber, épuisé de fatigue, sur un siège.

— Oh ! les infâmes ! les infâmes ! dit-il.

— Mais que t’est-il donc arrivé ? parle ! s’écria Diane de Vernières.

— Fermez les portes, répéta Henri, j’en ai tué deux, mais les autres me suivent… ils veulent m’emmener.

— Mais où ?

— À Auxerre… Oh ! le misérable scélérat !…

La surexcitation de Henri était si grande, que Diane, Cadenet et Mâchefer se regardaient et semblaient se demander s’il n’était pas devenu fou.

Et, en effet, on pouvait admettre cette hypothèse, si l’on songeait que Henri, était un garçon calme, froid d’ordinaire, très-brave, très-insoucieux de sa vie.

Et, cependant, il paraissait en proie à une violente terreur.

Ses dents claquaient, une sueur abondante mouillait son front, et il répétait :

— Oh ! les misérables !

— Qui, les gendarmes ? fit Cadenet.

— Oui.

— Que t’ont-ils donc fait ?

— Ils disent que c’est moi… qui… Ô infamie ! je veux bien monter sur l’échafaud ; les gentilshommes n’ont pas