Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/48

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— À première vue, oui, car nous vous arrachons à la fête que vous donnez…

— Et certes, on ne tardera pas à s’apercevoir de ma disparition, dit Barras.

— Croyez-vous ? fit Cadenet avec ironie.

— Et la police ne tardera point à nous rejoindre et à me délivrer.

Cadenet se prit à rire sous son masque.

— Tenez, messieurs, dit Barras, vous jouez votre tête en ce moment.

— Oh ! nous le savons.

— Et vous ferez bien de m’assassiner tout de suite.

— Non pas, dit Cadenet.

— Alors, je serai délivré…

— Par qui ?

— Par la police.

— La police, mon cher directeur, s’occupe de ses affaires politiques, mais non de vos amours.

— Mes amours !

— Hé ! pardieu oui…

— Ah ! fit Barras avec rage.

— Car vous avez quitté le bal donnant le bras à Marion.

— C’est vrai.

— Et quoi d’étonnant, en vérité ! que le citoyen directeur ait un caprice de vingt-quatre heures pour la belle bouquetière. Il l’a enlevée et emmenée dans une retraite mystérieuse. Donc, vous le voyez, la police ne va pas se mettre en route pour si peu…

— Oh ! dit Barras, elle finira bien…