Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/71

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tion du directeur n’avait point échappé, pour la dernière fois, réfléchissez.

Mais Barras se redressa, un fier sourire vint à ses lèvres, et il rejeta noblement la tête en arrière :

— J’ai l’honneur de vous répéter, messieurs, dit-il, que vous avez bien fait de me rappeler que j’étais gentilhomme.

Cadenet et Machefer, qui n’avaient point prévu ce dénouement, se regardèrent avec stupeur.

Le président ajouta :

— Alors, monsieur le comte, si vous voulez mourir en chrétien, il n’est que temps… car il y a un prêtre parmi nous… et il vous donnera l’absolution.

Et comme le président parlait ainsi, un des hommes à simarre rouge se leva parmi les juges et fit un pas vers Barras calme et tranquille.

Mais au même instant, la porte de la salle s’ouvrit et une femme entra.

À la vue de cette femme, Barras sentit sa force d’âme l’abandonner, et il passa la main sur son front inondé de sueur.

VII

La femme qui venait d’entrer était cette malheureuse et belle marquise de Valensolles, épouse sans mari, mère sans enfants, que Barras avait aimée dans sa jeunesse et qu’il avait dû épouser.