Mais la jeune femme se dégagea et demeura triste et sérieuse :
— Mon pauvre Paul, dit-elle, vous avez des vêtements en désordre, vos cheveux sont bouleversés et vous êtes pâle comme un spectre.
— Vous croyez ? fit Barras en tressaillant.
— Je ne conteste point que vous n’ayez quitté Grosbois avec Marion, mais…
Mademoiselle Lange regarda Barras, Barras baissa les yeux.
Elle reprit :
— Ce n’est pas vous qui avez enlevé Marion ?…
— Par exemple.
— C’est elle.
— Ah ! la chose est plaisante ?
Et Barras s’efforça de rire.
Mademoiselle Lange posa sa main blanche et parfumée sur le bras du directeur :
— Je sais bien des choses, dit-elle.
— Que savez-vous donc ?
— Vous avez reçu un billet hier matin ?
— Oui.
— Dans ce billet, on vous prévenait que vous couriez risque d’être assassiné ?
— Oui.
— C’est moi qui l’ai écrit.
— Vous !
— Oui, moi, et vous avez dû courir un danger cette nuit…
Barras se tut.