Page:Pontmartin - Nouveaux Samedis, 19e série, 1880.djvu/22

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H» NOUVEAUX SAMEDIS

confiance qu’elles lui avaient jusque-là refusée peut-être. ’.. »

A dater de ces préliminaires, l’historien rend à M. de Bourmont pleine justice. Il le suit à travers toutes les phases de cette rapide campagne, et il nous le montre déployant toutes les qualités de l’homme de guerre et du général en chef : vigilant, infatigable, apportant un soin minutieux à tous les détails qui pouvaient instruire les officiers, encourager les suhlats, assurer leur bien-être, entretenir leur bonne humeur, conjurer les mauvaises chances, prévenir ces accrocs qui souvent suffisent cà compromettre le sort d’une bataille ; diminuant la partde l’imprévu, déjouant le mauvais vouloir, surmontant les difficultés matérielles et morales, donnant à tous l’exemple de la plus indomptable bravoure, tour cà tour plein d’élan et de sang-froid, aussi ardent, aussi dévoué, aussi lo>al serviteur de la France et du roi que le vice-amiral Duperré était tiède, ambigu, sournois, revêche, influencé, semblait-il, par les menaces de l’Angleterre, l’hostilité delà presse libérale ou un pressentiment de révolution. Puis, lorsque arrivent les journées mémorables, les douloureuses et glorieuses épreuves, et enfin le funeste épilogue de ce beau fragment d’épopée, on ne voudrait pas changer une syllabe au récit de M. Camille Rousset. Il nous émeut d’autant plus que l’émotion jaillit du sujet lui-même, des faits qui se pressent sous sa plume, du fatal contraste entre le service et la récompense, entre