Page:Pontmartin - Nouveaux Samedis, 19e série, 1880.djvu/25

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M. CAMILLE ROUSSET 13

a, ces prétoriens dont on a pu évoquer plus tard le souvenir : jamais l’uniforme et Pépaulette ne se désintéressèrent plus vaillamment de tout, excepté de l’honneur de servir la France et de conquérir un peu de gloire. Pas ombre de ce militarisme érigé en dogme par la superstition napoléonienne, et qui fut le fléau, la fatalité ùe 1815. Cette noble armée était encore assez voisine des grandes guerres du Consulat et de l’Empire, du légendaire soleil d’Austerliiz, pour en avoir la réverbération, la chaleur et le reflet, sans que ce voisinage lui portât au cerveau, l’éblouît de ses rayons ou l’enivrât de ses philtres. La présence de nombreux gentilshommes d’antique race, enrôlés volontaires ou désignés par leur grade, lui prêtait une physionomie chevaleresque, qui, loin de faire tort à l’égalité ou à la discipline, achevait de réconcilier le présent avec le passé. Rien n’y manqua, pas même l’idée première et l’initiative de cette création qui devait si bravement servir la Religion et la patrie,illustrer les soldats de la France et réhabiliter les soldats du Pape. — « Le maréchal de Bourmont, nous dit M. Camille Rousset, avait eu l’idée de former une troupe d’éclaireurs indigènes... Cinq cents éclaireurs étaient déjà réunis à la fin du mois d’août, et, parce que beaucoup d’entre eux venaient de la tribu kabyle des Zaouaoua, ce fut sous ce nom-là qu’on les confondit tous ensemble. C’est donc au maréchal de Bourmont qu’appartient l’idée première et aux derniers jours de son commandement