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14 NOUVEAUX SAMEDIS

que remonte l’origine et comme l’embryon des zouaves. » Profondément patriote, passionné pour nos gloires militaires qu’il a si fièrement retracées et décrites par le dehors et par le dedans, par leurs manifestations éclatantes et par leur mécanisme ou ressort intérieur, M. Camille Rousset n’a pu se défendre d’un sentiment de tristesse en face du coupable antagonisme de l’opposition quand même et du libéralisme — Parisien plutôt que Français, — avec cet épisode si français, cette entreprise si hardie, ce succès si magique, qui auraient dû nous unir tous dans un même battement de cœur. Il avait trop de tact pour nommer M. Thiers : mais personne n’ignore le rôle qu’a joué, à cette époque, le futur historien national, le futur libérateur du territoire, le héros futur des apothéoses en peinture. Plus tard, vers la fin de son récit, M. Rousset ne pouvait ni donner raison à Charles X, ni maudire la révolution de juillet, ni préférer le drapeau blanc au drapeau tricolore. S’il était permis d’appliquer à la grave et exacte Histoire une expression romanesque, je dirais que ses généreux instincts de justice, de patriotisme et de vérité, contrariés par des obstacles de situation, ont répandu sur ses derniers chapitres, — lendemain d’un triomphe — une teinte de mélancolie vague, communicative, pénétrante, plus facile à deviner qu’à définir. Nous n’avons rien à contredire, rien à réfuter dans ce bel ouvrage. C’est tout au plus si, de temps à autre, cédant à une tentation toute personnelle,