Page:Pontmartin - Nouveaux Samedis, 19e série, 1880.djvu/27

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M. CAMILLE ROUSSET 15

nous aurions envie de forcer un peu la note. Mieux vaut conclure par quelques remarques qui laissent absolument intact le récit de M. Camille Rousset. D’abord, n’abusons pas de nos avantages. Le nom de Bonaparte, comme chacun sait, représente la perfection, l’idéal, le miracle de la guerre, avec tout ce qu’il rapporte. .. et tout ce qu’il coûte ; et le nom de Bourbon, pour les badauds et les malins, a personnifié, dans notre siècle, le renoncement à la gloire des armes. Eh bien ! abstenons-nous de comparer la façon vraiment merveilleuse dont le baron Denniée et l’intendance militaire préparèrent l’expédition d’Alger aux prodiges d’imprévoyance, de décousu, de présomption et d’insuffisance qui présidèrent aux préparatifs de la guerre de 1870, et même des guerres de Crimée et d’Italie. Évitons les pléonasmes. Ce qui me frappe, ce que j’aime surtout à constater dans cette conquête d’Alger, c’est qu’elle appartient en propre à la Restauration, qu’elle en porte, gravées en caractères ineffaçables, la date et l’empreinte. Et non seulement la Restauration : mais, — il faut avoir le courage de le dire, — la droite sous la Restauration, ses deux ministères d’extrême droite : car c’est l’énergique et éloquent rapport du duc de Clermont-Tonnerre, ministre de la guerre et collègue de M. de Villèle, qui démontra la nécessité d’en finir avec la piraterie algérienne, intéressa à cette cause l’honneur du pays et de la couronne, el servit de point de départ à l’expédition.