Page:Potocki - Dix journées de la vie d’Alphonse Van-Worden, 1-3.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 16 )

j’avois beaucoup entendu parler de tout cela à Cordoue, j’eus la curiosité de m’approcher de la potence ; le spectacle en étoit d’autant plus dégoûtant, que les hideux cadavres, agités par le vent, faisoient des balancemens extraordinaires, tandis que d’affreux vautours les tirailloient pour arracher des lambeaux de leur chair. Je détournai la vue avec horreur, et m’enfonçai dans le chemin des montagnes.

Il faut convenir que la vallée de Los-Hermanos sembloit très-propre à favoriser les entreprises des bandits, et à leur servir de retraite. L’on y étoit arrêté tantôt par des roches détachées du haut des monts, tantôt par des arbres renversés par l’orage. En