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Page:Potvin - La Rivière-à-Mars, 1934.djvu/160

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LA RIVIÈRE-À-MARS

abri dans la neige que juste le bout du tuyau du poêle et le filet de fumée qui s’en échappait.

La conversation était engagée. Alexis continua :

— Mais vas-tu me dire, mon garçon, qu’est-ce qui te prend de faire des chantiers par une neige pareille ?

— J’ai un contrat, vous le savez. Maintenant, faut ben le mener jusqu’au bout. Puis, j’ai besoin d’un peu d’argent, au printemps.

— Pour te marier ? Mais je suis là, il me semble, Pierre. Pourquoi aller te morfondre ainsi sous la neige ? Il est vrai que le mariage que tu veux faire me plaît guère, va, mon pauvre Pierre. Mais, enfin, puisque c’est celle-là que tu as choisie, c’est ton affaire, quoi !

Le père, devant son fils, se sentit tout à coup gêné, petit, misérable, sur ce sujet qui faisait le tourment de sa vie, et le silence de la maison semblait l’impressionner davantage. Les deux hommes fumaient par à-coups précipités de leur pipe de plâtre. La mère, sa vaisselle lavée, s’occupait près de la table à ravauder un chandail apporté du bois par le garçon. Le gros poêle à trois ponts ronflait