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Page:Potvin - Le Français, 1925.djvu/268

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LE FRANÇAIS

« Comment aimez-vous l’ami ? » demanda-t-elle à Jacques Duval qui se trouvait, à ce moment, le premier de la rangée.

— Je l’aime dure… comme vous.

« Où aimez-vous l’ami ? »

— Dans votre chambre.

« Pourquoi aimez-vous l’ami ? »

— Parce qu’il me rafraîchit !

De bruyants éclats de rire avaient salué chacune des réponses faites par Jacques Duval. Celui-ci plastronnait.

« C’est bien toujours Jacques ! » criait en riant madame Gagnon qui, appuyée au chambranle de la porte de la cuisine, suivait les péripéties du jeu… « il est bien toujours insécrable ! »

Marguerite passa à la voisine de Jacques à qui elle répéta ses trois questions, réfléchissant profondément après chaque réponse, puis à un autre, puis à un quatrième et arriva à Léon Lambert qui répondit aux trois questions : « Bien polie… » « Sur un ruisseau… » « Parce qu’elle vous fait voir belle… » Elle finit enfin la rangée sans avoir deviné le mot choisi. Elle fut condamnée par l’institutrice qui était la directrice du jeu à donner un gage, ce qui mettait Marguerite, humiliée, au rang des condamnés à subir un châtiment à la fin de la veillée.

L’on recommença l’épreuve trois fois avec des « devineurs » différents dont deux ne furent pas plus heureux que Marguerite. Puis l’on annonça la « délivrance des gages ». Pour entrer en possession de son