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le tour du saguenay


XI

LE SAGUENAY




En remontant le « fleuve aux eaux profondes » — Quelques particularités de ce coin de la nature laurentienne — Anses et caps.






NOUS sommes encore à Tadoussac. Montons d’abord d’un trait le Saguenay jusqu’à Chicoutimi ; puis, le descendant, nous nous arrêterons plus longtemps aux quelques endroits d’importance pour les étudier plus en détail.

Celui qui écrit ces lignes a toujours été un fervent admirateur d’Arthur Buies : mais depuis qu’il a lu ce que Buies a écrit de Tadoussac, il a un peu moins d’estime pour la plume si alerte, si colorée de l’auteur du Saguenay. Arthur Buies, féru qu’il était de la Malbaie, a fait de Tadoussac une description aussi injuste que fantaisiste. Pour lui, Tadoussac n’a été qu’un « roc velu, plein de trous et de bosses frissonnants aux vents du fleuve, qui abrite un reste de tribu indienne dans ses anfractuosités, quelques cottages dans ses replis et sur son dos et qui porte sur sa crête un hôtel fréquenté surtout par des Américains qui n’ont pas le courage de se rendre jusqu’au Pôle Nord et qui confondent Tadoussac avec une station du Groenland ».

Ce sont là, tout simplement, calomnies atroces, et