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le tour du saguenay

de près de 70 milles carrés et de 13,000 arpents en superficie. Champlain a fait une belle description de cette île dans les relations de ses voyages.

Voici ce qu’en dit, au point de vue pittoresque, l’un de ses historiens, l’abbé L.-E. Bois, dans son Histoire de l’Île d’Orléans, publiée, en 1825, trois ans après celle de M. L.-P. Turcotte, qui fut publiée dans le feuilleton du Journal de Québec, en 1861 :

« De toutes les îles », dit l’abbé Bois, « qui partagent les eaux du Saint-Laurent — celle de Montréal excepté, — il n’en est pas qui captive autant l’attention par le pittoresque de sa situation, la variété de ses paysages, la fertilité de son sol et le caractère propre de ses habitants, que celle qui fut nommée d’abord l’Île de Bacchus et que, depuis près de trois siècles, on appelle l’Île d’Orléans. Soit que le touriste ou l’étranger contemple ses rivages gracieux ornés d’une large ceinture de blanches maisons et d’élégantes villas, ses champs fertiles qui s’élèvent par des pentes ondulées formant une espèce d’amphithéâtre recouvert de jardins, de vergers, de prés verdoyants et couronné par les restes précieusement conservés de l’antique forêt ; soit qu’il tourne ses regards vers le sombre et majestueux cap Tourmente, la superbe et bruyante chute Montmorency ou sur les riches campagnes des rives sud du Saint-Laurent, il voit se dérouler devant ses yeux étonnés une succession aussi variée qu’inattendue de sites enchanteurs, de perspectives gracieuses, d’horizons charmants et grandioses qui le ravissent et le forcent d’admettre que cet heureux coin de terre, négligé si longtemps par les citoyens de Québec, est destiné, dans un avenir rappro-