Page:Potvin - Peter McLeod, 1937.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
Peter McLeod

— Vous pouvez y aller mé pas avé mes chiens, Monsieur McLeod.

Et Pit Tremblay siffla ses bêtes pour retourner chez lui.

« Voyons, voyons, sacré Pit, t’aimes donc pas à rire, des fois ? J’ai besoin de tes chiens pour aller à la Baie.

— C’est correct… J’vas vous y m’ner… Embarquez, monsieur McLeod.

— Mais j’ai pas besoin de toi, j’peux conduire tes « huskies ».

— Moé j’veux pas vous laisser mes chiens. C’est toujours moé qui les conduis. C’est à prendre ou à laisser. Ça me fait bien d’là peine, monsieur McLeod, mais c’est comme ça…

« Y avait pas à berlander » disait quelques heures après Toine Boudreau qui racontait l’incident aux hommes du moulin. « Monsieur McLeod est embarqué comme un mouton dans le traîneau à Pit qui est parti comme une flèche dans la direction de la Baie. Moé, naturellement, j’sus resté icitte, comme me l’avait commandé l’boss. Ma foi du Bon Yeu, j’étais pas fâché…

Mais qu’est-ce qu’i peut ben être aller faire à la Grand’Baie, aujourd’hui ?… demandaient les hommes.

— Courez après pour lui demander ça… Moé, pas pus qu’vous aut’s j’sus dans les confidences du Boss. I m’a réveille à matin d’bonne heure, j’ai été charché Pit et ses chiens : c’est tout c’que j’sais…


Pendant ce temps l’équipage du trappeur filait à