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Puyjalon

aux-Perroquets, l’Île-des-Sauvages, l’Île-à-la-Chasse et les deux Îles Sainte-Geneviève. Avec son consentement, deux usines de conserves de homards furent installées, l’une sur une des Îles Sainte-Geneviève et l’autre sur l’Île-à-la-Chasse ; mais il y mit des conditions. Les deux gérants de ces usines devaient surveiller et empêcher tout enlèvement d’œufs, tout meurtre de moniacs — eiders — du 1er au 15 août de chaque année :

« Je sais bien », écrivait-il, « que malgré les conventions établies et la bonne foi incontestable des deux gérants, il se cassera quelques œufs et se tuera quelques oiseaux, — c’est là ce que j’appelle la « part du feu » — mais je sens qu’au lieu de cent dépréciateurs je n’en aurai plus à craindre que deux. Ne pourrait-on pas, en attendant mieux, appliquer ce système aux autres réserves — dont j’ai déjà proposé l’établissement — dut-on aller jusqu’à permettre pendant un laps de temps déterminé la récolte d’une certaine quantité d’œufs comme rémunération au garde en fonction, mais à la condition qu’il empêchât toute autre récolte sous peine du retrait de son privilège. Si cette proposition, qui me semble pratique et la seule applicable en ce moment, était agréée, je crois qu’il me serait possible de remplacer ces deux mille « homardiers-braconniers » qui couvrent la côte par vingt gardes d’autant plus efficaces qu’ils ne seraient séparés des pillards que par leur intérêt et leur titre de garde-chasse. »

M. de Puyjalon, comme on le voit, ne se contentait pas seulement de prêcher ; il donnait l’exemple.

Parmi cet immense peuple de palmipèdes qui se partage les rochers, les îles et les îlots du Labrador ca-