Page:Potvin - Restons chez nous!, 1908.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXV



NOUS qui vivons la vie régulière de la famille, assis paisiblement, chaque jour, au foyer, ne jugeons pas trop vite ceux que la destinée a jetés dans des conditions d’existence anormale, dans de lointains pays, au milieu de privations, de convoitises et d’influences que nous ignorons ; ne jugeons pas trop vite les exilés et les errants dont les souffrances, les joies, les impressions tourmentées nous sont inconnues.

Dieu exaucera Jeanne.

Quand il buvait, Paul semblait heureux et il oubliait tout. C’était ce qu’il voulait. Mais ensuite venait la période d’affaissement, l’abrutissement après boire. Comme tous ceux qui ont bu, il restait là, l’œil morne, le front tombant sur la table, avec des sourires bêtes ; ou bien, ayant encore conscience de sa digni-