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« Pinière », puis, qu’ayant vendu leurs droits et leurs actions à de riches capitalistes anglais, ils se livrèrent exclusivement à la culture et firent de la colonisation. Tant et si bien que, dix ans après, deux belles paroisses, Saint-Alexis de la Grande-Baie et St-Alphonse de Bagotville, furent canoniquement érigées sur les bords de la Baie des Ha ! Ha !…

Chaque année, la population de ces deux paroisses s’augmentait de quelques nouveaux colons qui, abandonnant le sol appauvri des vieilles paroisses, venaient ici s’acheter un lot en bois debout et commençaient la fondation des belles fermes que nous voyons aujourd’hui.

Elle contient précisément une de ces familles de hardis pionniers, cette charrette qui cahote et s’avance péniblement, un beau jour de printemps, sur la méchante route de Saint-Urbain. Cette famille se compose du père, de la mère et d’un grand jeune homme… Nous les avons reconnus : ce sont Jacques Pelletier, sa femme et Paul. Ils sont partis, la veille au matin, de la Malbaie et comptent arriver le soir dans le joli village de Bagotville où ils doivent prendre un lot, à une couple de milles plus loin…

A-t-il ressenti une minute de regret, Jacques Pelletier, en quittant pour toujours les rivages de la Malbaie et en perdant de vue